Comment je vis cette deuxième grossesse

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Voici un billet qui ne respecte pas les codes de ce que j’ai l’habitude d’écrire, où je mets toujours en avant ma bonne humeur. Je sais que certains d’entre vous ont su lire entre les lignes et ont compris depuis un petit moment que cette deuxième grossesse est beaucoup moins évidente que la première. Peut être car j’emploie certains mots qui laissent transparaitre mes émotions. Pour tout vous dire, je rêvais d’une grossesse épanouissante, simple, et reposante. Je voulais en profiter au maximum étant donné que ce sera sûrement la dernière. Mais rien ne s’est passé comme prévu. De toutes façons, la vie est imprévisible, non ?

J’avais envie de lâcher quelques mots sur ces 6 mois de grossesse, de tout sortir pour enfin pouvoir tourner la page sur ces jours pas toujours faciles à vivre. Je sais qu’en général, je montre toujours ce qui va bien chez moi, car je suis comme ça. Je n’aime pas me plaindre car je ne suis pas la plus malheureuse et je me bats tous les jours pour que les mauvais cotés de la vie ne restent jamais bien longtemps dans mon quotidien. Mais aujourd’hui, c’est différent. J’ai envie de repartir sur de bonnes bases pour enfin profiter de cette grossesse jusqu’au bout, et vider mon sac fait partie de ma thérapie.

Celle qui a fini par s'accrocher

Mini-bis a toujours été désirée. Nous voulions deux enfants rapprochés. C’était dans nos projets. Je l’aimais déjà très fort avant même qu’elle s’accroche à mon bidou. Mais lorsque j’ai appris ma grossesse, je n’ai pas pu m’en réjouir car nous avions connu un petit coup dur deux jours avant. C’était assez frustrant comme situation car j’ai eu l’impression qu’on m’avait volé un moment de la grossesse.

J’étais certaine d’être enceinte : les maux de la grossesse se faisaient bien ressentir et il n’y avait donc aucun doute. Mais quelques jours avant l’écho de datation, des douleurs étranges sont apparues. Je me suis dit “Des contractions ? Déjà ? C’est impossible !”. Au moment de l’échographie, on nous a annoncé un décollement du placenta. À ce moment là, je me suis demandée qu’est-ce que j’avais fait de mal pour avoir ce décollement. Est-ce que j’avais trop forcé ? Est-ce que j’allais perdre mon bébé ? Que fallait-il que je fasse pour lui ? La sage femme m’a dit qu’il y avait deux solutions : soit le décollement se résorbait, soit je faisais une fausse couche. Au moins, c’était clair. Elle m’a donc conseillé de me ménager et d’en faire le moins possible. Mais vous savez très bien qu’avec un bébé de moins d’un an, c’est impossible de se ménager !

Jusqu’à la première échographie, j’ai donc essayé de ne pas m’attacher à ce bébé pour me protéger, et c’était très dur. Les contractions, même si elles étaient minim, se faisaient toujours ressentir. Je vous avoue que chaque jour j’avais peur, chaque jour je regardais si je n’avais pas un signe de fausse couche, chaque jour j’essayais de ne pas trop m’attacher. Mais c’était plus fort que moi. Je l’aimais. Bien heureusement, lors de la première échographie, soit 1 mois plus tard, on m’a annoncé que tout allait bien et que la grossesse pouvait se dérouler normalement. J’ai eu un regain d’énergie comme c’est pas permis ! Je me faisais belle, et même si j’avais toujours ces fichues contractions, j’arrivais à ne plus y penser. Ma grossesse épanouissante, j’allais enfin l’avoir ! J’ai donc refusé d’écouter mon corps et j’ai continué à vivre ma petite vie de working-mum. En plus, j’étais en plein préparatifs du baptême pour la mini, et il était hors de question que j’abandonne un si grand événement pour quelques douleurs. Et plus on me répétait de me ménager, plus ça m’énervait qu’on ne se mêle pas de ses propres affaires même si je pense qu’au fond, ce n’était pas méchant.

Malheureusement, ce qui devait arriver arriva. Le soir du baptême, nous avons eu la plus grosse peur de notre vie et nous avons bien cru que tout était fini. Je sentais mon bébé bien bas, comme s’il était engagé dans le bassin. J’avais de grosses contractions et des envies de pousser. Une angoisse comme je n’en avais jamais eue. Je m’en suis énormément voulu, j’ai beaucoup culpabilisé et je me suis dit, que je ne pourrais jamais me pardonner si cela arrivait. Mais avec du recul, peut-on m’en vouloir lorsqu’on connait mon passif avec ma première grossesse ? Celle où j’ai dû rester allonger pendant 5 mois à cause des contractions douloureuses mais qui n’avaient aucune action sur le col, à tel point que le jour de l’accouchement, j’étais bloquée à 2 cm alors que j’avais perdu les eaux ? Bien sur que non on ne peut pas m’en vouloir. Je pensais simplement que la douleur était dans ma tête, ce qui devait sûrement être le cas car après un tour aux urgences, il n’y avait rien à signaler. Tout allait bien, et c’était juste une angoisse. Je pense simplement que la peur de perdre ce bébé n’est jamais partie.

Une fois de plus, j'ai dû être arrêtée

J’ai dû accepter la vérité : il fallait que je m’arrête. Même si cela n’avait pour le moment aucun impact pour le bébé, ma santé n’allait pas bien : fatigue, analyses pas glorieuses, douleurs de plus en plus intenses, déprime… Moi qui rêvais d’aller au travail en montrant fièrement mon joli ventre rond, je savais dorénavant que ce n’était plus possible.

Niveau moral, cela a été un coup dur. Je pensais vraiment pouvoir avoir une grossesse épanouissante. On dit souvent que c’est dans la tête, mais plus le temps passe, et plus je me rends compte que le mental ne peut pas toujours être plus fort que le corps. Si ton corps te dit STOP, tu dois l’écouter et t’arrêter.

Une fois de plus, on m’a diagnostiqué un utérus contractile. Je pensais passer à coté cette fois-ci car, soit-disant, les grossesses ne se ressemblaient jamais. Mais en raison de mon petit gabarit, il y avait de fortes chances pour que cette caractéristique se présente à nouveau. La seule petite différence est que ces contractions ne ressemblent pas du tout à celles que j’avais pendant la première grossesse. Cette fois-ci, je les sens de l’intérieur et ce n’est pas simplement mon ventre qui gonfle. Elles sont moins intenses que celles du travail, mais je suis obligée de faire mes exercices de respiration pour pouvoir les gérer. Et plus mon utérus prend de la place, plus elles se font ressentir. Par chance, cela n’a aucune incidence sur le col, mais cela n’empêche pas que mon quotidien n’est pas toujours évident, surtout avec un bébé à gérer.

Malgré l’arrêt, il était impossible d’arrêter toutes les démarches que nous avions entamées pour l’arrivée de notre mini-bis. L’achat de la voiture et le déménagement se sont donc poursuivis, bien que je n’en pouvais plus. Heureusement, Papa était là pour tout assurer ce qui m’a permis de prendre un peu de recul sur toutes ces démarches administratives. Mais qui dit arrêt, dit perte de salaire, voire absence de salaire, ce qui a été mon cas. Et me sentir impuissante dans un moment aussi important de ma vie n’a pas été facile à gérer.

Une deuxième grossesse est-elle forcément banale ?

Si ma première grossesse a été suivie avec beaucoup d’impatience, cela n’a pas été le cas pour la deuxième. Je vois bien qu’on accorde moins d’attention à cette deuxième grossesse, car la mini qui est déjà là occupe déjà beaucoup l’espace. Même moi, je n’arrive pas à lui accorder toute l’attention que j’aimerais, mais le temps me manque. D’ailleurs, les jours passent sans que je vois l’heure tourner. J’ai l’impression d’être en début de grossesse alors que je vais bientôt accoucher. C’est vraiment très étrange comme ressenti.

Pour moi, cette grossesse est toute nouvelle, et c’est comme si c’était la première. Je ne vis pas les mêmes choses, j’ai de nouveaux ressentis et surtout, un nouveau bébé ! Alors même si mon entourage pense que je suis rodée niveau maternité, ce n’est pas vraiment le cas, et ce n’est pas facile à concevoir. Mais au fond de moi, je sais que je l’aime et qu’elle sera autant aimée que sa sœur par nos proches !

Je ne veux pas faire de différence entre mes deux filles. Même si je sais qu’à la naissance je ne pourrai pas en faire autant, je veux faire mon maximum pour que chacune se sente bien. Et même si je ne peux pas me dédoubler, je les aimerai autant l’une que l’autre car mon cœur sait le faire. J’avais du mal à comprendre cette notion quand j’étais petite d’ailleurs. Pourtant, mon père me la répétait souvent quand je croyais qu’il aimait plus ma sœur que moi (les enfants et leur croyance…). Aujourd’hui, ses mots ont un tout autre sens dans mon esprit.

♦ ♦ ♦

Il ne me reste que trois mois maximum avant la rencontre, et il est donc temps que je regarde vers l’avant, que je fasse une croix sur tous mes petits tracas et que je mette de coté mes hormones ! Maintenant que j’ai vidé mon sac, je n’ai plus d’excuse pour ne pas aller mieux ! Je ne me laisse jamais abattre, alors pourquoi ce serait le cas cette fois-ci ?! Allez du nerf ! Bouge toi les fesses !

Profite avant qu’il ne soit trop tard !

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12 réflexions sur “Comment je vis cette deuxième grossesse”

  1. Oh… j’avais cru comprendre’mais n’avais pas compris à ce point là puis tu n’as pas à te justifier.. on ne peut pas tjs refléter ce que la société imagine des femmes enceintes, sereines et sûres d’elles…

    Comme toi cette deuxième grossesse m’épuise et parfois j’ai l’impression que je vais accoucher dans les heures qui arrivent tellement j’ai l’impression que mon corps réagit. On essaye tjs de se ménager mais parfois il y a aussi la vraie vie qui nous rattrape et aussi la première ♡ qui prend bcp de place…

    Moi la sereine de grossesse voilà que j’appréhende bcp le moment venu.. je ne me sens plus prête tellement je suis fatiguée…

    Courage ma Jolie… positive attitude 🙂 des gros bisous ♡ et prends soin de toi… de vous ♡

    1. Je crois comprendre que c’est aussi compliqué de ton côté…! Il faudrait pouvoir arrêter le temps, malheureusement je ne sais pas encore le faire :D. Je te souhaite pleins de courage à toi aussi ! Bisous !

  2. Coucou! Ton message est très touchant, je suis dans mon 7eme mois de grossesse et j’ai la chance que jusqu’ici elle soit plutôt idéale et épanouissante. Il ne te reste que quelques semaines avant d’avoir le bonheur de rencontrer ta seconde fille!! bises

    1. Merci pour ton petit mot ! Je suis très envieuse et tu as beaucoup de chance ! On doit être un peu près au même stade, je suis également dans mon 7eme mois !

    2. Oui j’ai conscience que j’ai de la chance mais comme tu dis une grossesse ne fait pas forcément l’autre 😉 Il me reste encore deux bons mois à faire, je ne suis pas à l’abri d’avoir quelques galères… mais je me dis que c’est un cadeau pour me récompenser des galères que j’ai eu avant pour concevoir bébé (passage par la case PMA…)je suis censée accoucher le 14 septembre pour ma part 🙂 Je te souhaite une bonne continuation dans ta grossesse au plaisir que l’on se recroise sur nos blogs respectifs! bises

  3. Coucou, je comprend ton sentiment. Malgré ma grossesse dite parfaite, j’ai eu beaucoup de mal à m’attacher à ce bébé de peur de le perdre. Se sentir vulnérable est difficile à vivre tout au long de la grossesse. À 1 moiS de l’arrivée, cette peur s’atténue pour FAire place à l’excitation de l’arrivée!
    Courage à toi! Bisous

  4. Pour ma fille, née en 2014, j’ai également eu un décollement, avec des saignements. Heureusement, bébé s’est accroché. Pour ma seconde grossesse, j’ai aussi eu un petit décollement, sans aucun saignement et beaucoup de symptômes de grossesse. Mais malheureusement le cœur de l’embryon s’est arrêté (ce qui n’est pas du tout dû au décollement). Bref, je te souhaite beaucoup de courage pour la dernière ligne droite, mais pour te donner du baume au cœur, dis-toi que ta fille est une warrior, et que toi aussi du coup! 😉

  5. Pour le moment je croise les doigts mais la grossesse (j’ai encore 3 mois et demi à tenir) se passe bien malgré des petits malaises. J’appréhende l’accouchement, la douleur, les problèmes que pourrait rencontrer mon bébé. Je me laisse aussi un peu porter et je passerai Août en bord de mer. Je vous souhaite une fin de grossesse épanouie, et comme vous le dîtes, c’est certes la deuxième mais c’est LA grossesse d’un autre enfant. C’est une autre aventure.

  6. En ayant le même âge je ne m’imagine pas aussi forte que toi si j’avais été dans ta situation! Tu es super courageuse et c’est normal d’avoir des petits coups durs la vie en elle-même n’est déjà pas simple alors là.. Tu m’impressionnes, vraiment!! Et cette seconde grossesse te rend encore plus lumineuse que la première! Courage

  7. un billet très beau…qui me rend encore plus sûre quelque part de vouloir un deuxième enfant. tu es très forte d’arriver à voir le positif mais tu sais tu as aussi le droit de te plaindre de temps en temps 😉

  8. Je parcours ton blog en long, large et travers depuis quelques (longues) minutes et il est vraiment intéressant! Je me permets de commenter cet article car je m’y retrouve beaucoup. Même si c’était ma 1è grossesse (du moins, la première menée au bout), je l’ai vécue de manière très similaire: peur de la perdre (j’avais fait 3 fausses couches avant, j’espérais ce bébé depuis deux ans et demi), utérus contractile et tout le stress qui l’accompagne, arrêt dès l’écho morpho à cause des contractions et de ma fille déjà tête en bas, en appui sur le col, bref… J’étais ENFIN enceinte durablement et finalement, j’ai surtout vécu ma grossesse dans l’angoisse, puis l’isolement. Je te comprends donc tout à fait!

    1. Merci pour tes gentils mots 🙂

      Ma pauvre, tu n’as pas eu une grossesse sereine. C’est vrai que ce n’est pas évident de se raisonner, surtout lorsque les hormones nous jouent des mauvais tours. Mais bon, on ne peut pas toujours se contrôler !

      À très vite !

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